Tasmin Roberts •
Oui MAIS. Dans un monde idéal, effectivement on devrait pouvoir se passer d’amortisseurs et de correcteurs. SI la selle est parfaitement adaptée au cheval (et à son cavalier), que la sangle est confortable, que l’équilibrage est bon, que le cheval est en bonne santé, à jour ostéo, dentiste, pieds en bon état, alimentation vérifiée, environnement et cadre de vie adapté, la liste est non exhaustive. Regrettablement, ce n’est pas toujours le cas. Tout simplement parce qu’un cheval, c’est du vivant, et que par définition, son état de santé, et donc son physique, sont évolutifs.
Ainsi, dans certains cas, il est difficile de se passer d’amortisseurs ou de correcteurs. Tout simplement parce que ceux-ci, quand ils sont bien adaptés à la situation, peuvent être très utiles, voire nécessaires.
Typiquement dans le cas d’un cheval avec des pathologies dorsales (telles que conflit de processus épineux, une situation épineuse (haha) dans laquelle beaucoup trop de chevaux se trouvent), des soucis fonctionnels (manque d’expérience, réhabilitation, travail inadapté), ou tout simplement en plein processus éducatif et donc évolutif (jeune cheval, réhabilitation idem).
J’en prends comme exemple ma super cliente Mathilde, de la Ferme Équestre du Rousset. Elle a équipé une partie de sa cavalerie d’un correcteur qui, lors de la consultation, aidait vraiment ses chevaux sur plusieurs plans. Catastrophe, deux mois plus tard ses chevaux ne le tolérait plus ! Grattage de crâne, re visite et observation, conclusion : ses chevaux avaient tellement bien évolué en deux mois qu’à présent ils se passent du correcteur. D’où (et je glisse ça comme ça discretos) l’intérêt d’un suivi et d’un échange régulier entre le propriétaire et le professionnel .
ATTENTION ! Cela ne veut pas dire qu’il faut rajouter un amortisseur/correcteur « pour protéger le dos de mon cheval ». Simplement que dans certains cas, certains outils peuvent être utilisés de manière très ciblée pour améliorer les conditions de travail de Pompon. Et bien sûr, on doit savoir et comprendre pourquoi on utilise tel ou tel ustensile.
Récemment j’étais en consultation lorsque j’ai entendu ceci (pas de la part de ma cliente, alléluia) : « Ouais je sais que ma selle ne va pas, mais je vais acheter un amortisseur. » Mes oreilles ont hésité à saigner, avant de se rappeler que cet axiome fait tellement parti du quotidien des cavaliers depuis Mathusalem (je l’entendais déjà dans mon enfance, pour dire) que ça en est devenu une évidence (et un raccourci facile) pour de nombreux cavaliers.«
« Elle sait pas ce qu’elle veut celle-ci » je vous entends dire. Bah oui il y a peu je vous disais que les amortisseurs ça peut être bien. Et je le pense toujours ! Mais ce n’est pas un remède ni un pansement quand il y a un souci de selle à la base.
J’aime profondément mes Ruby Shoo, mais quand elles m’écrasent les orteils je ne rajoute pas des chaussettes de ski dedans. Tout ça pour dire, méfiez-vous des amortisseurs « miracles » qui « compensent », « rééquilibrent » ou « répartissent » sans explications autres et sans analyse approfondie de la selle avant. Ils risquent forts d’amplifier et d’empirer les soucis existants.
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