Clio Marshall •
On entend aujourd’hui beaucoup de blabla sur l’empathie, la connexion à soi et l’importance de la relation dans l’équitation. Une part de ce blabla est importante. La relation compte. Une autre part me semble trompeuse. Parce que la relation ne fait pas tout, et que les méthodes de travail, que l’on passe sous silence, impactent directement cette relation.
Suivez-moi deux minutes, je vais tenter de faire le tour de ce cercle vicieux.
Lorsque nous, professionnelles, allons en séance, on obtient souvent du cheval ce qu’on lui demande. Et pourtant, on connaît ce cheval depuis deux minutes. Mais on connaît notre travail. Notre technique. Et ça fonctionne. La relation ne fait pas tout.
Maintenant quand je travaille avec mes propres chevaux, je cherche à construire cette relation, et je la veux bonne, cette relation, parce que je veux que mes chevaux prennent plaisir à faire des choses avec moi. La relation importe, loin de moi l’idée d’affirmer le contraire.
Enfin, on sait qu’un travail brouillon, trop long, des demandes contradictoires, le passage par la punition pour modifier un comportement sont autant d’éléments qui mettent le cheval dans l’inconfort, et facilitent donc la multiplication d’associations négatives ou l’apparition de conflits de motivation. Une séance courte, efficace et cohérente, un cheval placé en situation de réussite qui a appris quelque chose, sont autant de facteurs qui favorisent les associations positives. Par ces associations, la maîtrise des technique de travail du cheval par le cavalier impacte directement la relation.
Et la boucle est bouclée. On peut travailler sur la relation à l’infini, si à un moment, on ne se penche pas sur la technique, on va finir par tourner en rond. Et je dis ça, avec toute la bienveillance dont je suis capable, pour les personnes qui montent leur cheval cinq fois par semaine sans comprendre ce qu’elles lui demandent comme pour celles qui n’osent plus toucher leur cheval de peur de lui imposer un exercice contraignant.
L’équitation est un sport complet et complexe. Une bonne pratique de cette discipline implique un travail sur soi et un travail purement technique de gestuelle, de timing, de compréhension des principes théoriques et d’entraînement. Les deux aspects comptent, d’autant plus que le deuxième impacte directement le premier.
Comments